Conseil National de l’Emballage : Emballages et consigne, Panorama des systèmes de réemploi
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15 avril 2016
« Pourquoi ne revenez-vous pas à la consigne ? »
Cette question souvent posée par certaines parties prenantes mérite une réponse et je pense que le CNE peut aider à décrypter les enjeux à défaut d’apporter une réponse binaire.
Peut-être faut-il rappeler qu’entre l’époque où il existait une consigne pour réemploi en France vis-à-vis des ménages (dans les années 60/80) et aujourd’hui, les choses ont changé.
– La consommation a changé : nous sommes passés d’une économie où l’offre ne suffisait pas à répondre à la demande, à une économie où l’offre est surabondante, où la concurrence est très forte, dans laquelle les prix ont baissé et où les emballages participent à la diversification de l’offre (cf. exemple de la consommation du vin en France p19)
– La distribution a changé : le commerce « moderne » a, petit à petit, installé des produits préemballés et fait disparaître bon nombre des petits commerces de détail de proximité d’alors.
– La production des biens a changé : elle s’est largement massifiée participant en cela à la diminution des prix.
– Les emballages ont changé : les emballages en verre et en métal ont vu émerger les matières plastiques, les briques alimentaires, les cartons.
Ces nouveaux emballages en plastique et en carton n’existaient pas au moment où les bouteilles en verre étaient consignées pour réemploi.
Pour donner un seul chiffre qui démontre ce changement, les flacons et bouteilles en verre représentent aujourd’hui environ 8 milliards d’UVC (unité de vente consommateur) par rapport à un total de 94 milliards d’UVC, soit 8,5 %.
Parler du « retour à la consigne » pour une immense majorité des produits n’a ainsi pas beaucoup de sens.
Pour autant, faut-il tirer un trait sur la consigne pour réemploi ? Bien sûr que non. Des dispositifs de réemploi sont largement utilisés dans le secteur des emballages non ménagers et cela démontre que le monde de la production et du commerce n’a pas d’attitude dogmatique.
Nous pourrons d’ailleurs retirer de ces nombreux cas des enseignements sur les facteurs clés de succès, rendant ou non l’utilisation de ces systèmes opportune.
Ensuite, il appartiendra aux différents acteurs économiques de voir si ces facteurs existent ou non dans le secteur des emballages ménagers.
Michel Fontaine Président du CNE