André Pecqueur, pdg de la Brasserie St-Omer
En 2009, 17 millions d’euros ont ainsi été investis dans le but d’accroître les cadences de 20 % afin d’être toujours plus compétitifs. Une première ligne de conditionnement boîtes (33, 44 et 50 cl) a également été installée sur le site de St-Omer jusque là spécialisé dans la petite bouteille verre (800 millions par an).
Pourquoi se lancer aujourd’hui ainsi dans la production de bières en boîtes ?
Afin de proposer une gamme complète à nos clients. Nous ne faisions pour l’heure que de la petite bouteille et un peu de boîte que nous faisions sous-traiter ailleurs. Avant, du temps d’Heineken, il n’était pas question de nous lancer dans cette production, le groupe possédant ailleurs ses propres lignes de boîtes. Aujourd’hui, la brasserie St-Omer redevenue indépendante et ses 170 employés sont particulièrement motivés pour relever ce nouveau défi
Ne croyez-vous pas que l’outil industriel français commence à être saturé avec l’entrée en activité des lignes boîtes de Frankfurter Brauhaus à Champigneulles en 2007 et Brasserie de Saverne en 2008 ?
Non je ne le pense pas. Et puis, comme on peut le voir en magasins avec l’arrivée de nouvelles références de bières MDD et premiers prix en boîtes, il y avait un certain retard de ce conditionnement sur le marché français. Enfin, certains distributeurs que nous fournissons depuis nos débuts en tant que brasseur, il y a 20 ans, sont ravis de voir arriver un nouvel interlocuteur et sont prêts à nous faire confiance… à qualité et prix comparables bien sûr ! Nous avons d’ores et déjà 7 à 8 clients et une dizaine de références de boîtes vont sortir prochainement de notre ligne.
Quel est votre avantage concurrentiel ?
Nos maîtres brasseurs peuvent élaborer une large palette de bières, depuis les bières blondes standards jusqu’aux bières fortes, en passant par les bières d’abbaye. Sans compter des produits plus spécifiques ou sur mesure pour répondre à la demande des distributeurs.
En tant que brasserie indépendante à taille humaine, nous faisons preuve de beaucoup de souplesse et de réactivité, ce qui est généralement apprécié des clients. Enfin, nous possédons notre propre société de transport avec une flotte de 220 camions. Si jusque là nous livrions les bouteilles franco aux clients, aujourd’hui, pour ceux qui le souhaitent, nous pourrons panacher les camions et ajouter par exemple 5 ou 10 palettes de boîtes.
De quelle manière le spécialiste de la bouteille verre que vous êtes abordez-vous ce nouveau conditionnement ?
Pour être sincère, on s’en va à l’école ! Nous avons tout à apprendre sur la boîte et avons conscience de l’aspect délicat d’une étape comme le sertissage. En ce sens, nous nous sommes bien entourés. Le fournisseur de boîte Crown a dépêché certains de ces ingénieurs et nous avons fait appel à des amis spécialistes de la boîte qui nous accompagneront les premiers jours de la production. Nous souhaitons être « pro » même si nous débutons modestement avec un groupe de 35 000 boîtes/heure. Une cadence modérée aux côtés des 140 000 unités/heure de nos lignes bouteilles. Nous pourrons monter progressivement en puissance, passer en 2 x 8 ou comme les bouteilles en 24 h sur 24 et 7 j sur 7. L’objectif étant ensuite d’acquérir un second groupe.